mardi 23 octobre 2018

CQFD 19/10/2018 : reprise des émissions


Débat sur le Rapport de la Mission Maths-02

Faut pas qu’on réfléchisse ni qu’on pense.
Il faut qu’on avance.
Alain Souchon, On avance, 1983

Assez d’actes, des mots
Anonyme, Un slogan oublié de l’an 68


Profitant de la petite agitation autour des mathématiques occasionnée par la Mission Maths, j’ai essayé de présenter CQFD. Mais à partir de février 2018 des raisons personnelles m’ont empêché de poursuivre cette présentation [...] En suivant, malgré un gros retard qui n’a pas été sans conséquences, mon petit bonhomme de chemin, je vais donc reprendre ces publications auxquelles je rajouterai  - justement en partie pour combler ce retard -

i)  une série RemiBrissiaud (rbrissiaud2018-xx sur le blog CQFD) [...]

ii) Une série Dixi Et Salvavi Animam Meam (desam-xxx) sur le blog « En trois mots ou moins… réflexions et références ». Cette série servira à combler  les retards cités plus haut en présentant des résumés avant publication de textes  qui seront diffusés ultérieurement en intégralité  sur le blog CQFD. [...]  

Michel Delord, le 16/10/2018

*   *   *

PS : Une dizaine de sujets auxquels vous avez échappé (quelques-uns sont partiellement rédigés) et que je n’ai même pas pu aborder publiquement depuis février :

1)  1ère phrase du rapport Torossian/Villani :
 « Depuis une douzaine d'années, les résultats de nos élèves en mathématiques ne cessent de se dégrader » 
Le moins que l’on puisse en dire est que ça ne commence pas très bien.

2) « In the new approach, as you know, the important thing is to understand what you are doing rather than to get the right answer » Tom Lehrer, New Math  – 1965
Importance du résultat exact pour le comptage et les quatre opérations : peut-on vraiment comprendre sans savoir faire ?

3) Division d’un décimal par un décimal : doit-on savoir poser et faire la division exacte de 1 par 0,25 ?  Peut-on dire que « l’on ne perd rien »  si l’on ne sait  pas le faire ? Sinon, que perd-on ?




dimanche 25 février 2018

Essor et décadence de la méthode intuitive, en bref

Citations introductives

A) Méthode intuitive

"Unde illud Philosophi, Nihil est in Intellectu quod non prius fuerit in Sensu, verissimum est."
(D’où ce mot du Philosophe, rien n’arrive à l’intelligence sans avoir passé par les sens. C’est une très grande vérité) 
Johann Amos Comenius, Novissima linguarum methodus
Tout ce qui frappe les sens intéresse les enfants et excite vivement leur curiosité ; car, malgré l'opinion de quelques personnes, nos premières idées pénètrent dans l'âme par le moyen des sens, et produisent d'autres idées qui, par des combinaisons plus ou moins nombreuses, plus ou moins variées, forment nos idées abstraites. C'est donc en vain qu'on cherche à créer dans la tète des enfants ces dernières avant d'y faire pénétrer les premières. C'est cette manière vicieuse de procéder qui, jusqu'à ce moment, a rendu l'éducation si longue, si pénible, si dégoûtante et si infructueuse. Nous, qui ne croyons pas que les idées soient innées, et qui ne concevons pas comment l'esprit peut se former une idée vraie et exacte quelconque, sans rien connaître de ce qui nous entoure ici-bas, nous soumettons à la vue, au tact des enfants le plus grand nombre d'objets possible ; et, à défaut de ces objets, nous employons les images, les analogies, les ressemblances et les dissemblances, etc. 
Charles-Philibert de Lasteyrie, Des écoles de petits enfants des deux sexes, de l'âge de dix-huit mois à six ans ; de l'utilité de ces écoles sous le rapport du développement physique, moral et intellectuel des enfants ; de leur organisation, des connaissances qui doivent y être enseignées, et du mode d'instruction qui doit y être suivi, 1829. 


B) Calcul intuitif 
Naissance 
Grube s’élève contre l’antique usage d’apprendre successivement aux élèves d’abord l’addition, puis la soustraction, puis les deux autres règles.
Ferdinand Buisson, Calcul Intuitif, in Dictionnaire pédagogique, 1ère édition, 1887 
Mort
Piaget pensait, avec raison croyons-nous ,(souligné par moi, MD) que pour l’essentiel, la compréhension du nombre résulte d’une réflexion sur les actions d’ajout et de retrait 
Rémi Brissiaud, Apprendre à calculer à l’école : les pièges à éviter en contexte francophone, Retz, 2013, page 31 

SUITE DU TEXTE :http://micheldelord.info/drmm-01.pdf

mercredi 14 février 2018

Les 4 opérations en CP - Petit cours de kremlinologie éducative


Note technique 07 pour la Commission Torossian/Villani  (Version 1.0)
Dernière note technique avant lecture du rapport

Petit cours de kremlinologie éducative


Enseignement simultané du comptage et du calcul ou
Les quatre opérations en CP, ou
Les quatre opérations en GS, ou
La maîtrise des quatre opérations en CP –CE1,ou
Cultiver le sens des quatre opérations de calcul dès le CP ?


[7 février 2018,  Michel Delord]

Pour (tenter d’)en finir avec des interprétations (volontairement ?) hasardeuses …
Je m’arroge le droit de parler des « interprétations » de l’expression  « Les quatre opérations en CP », parce que « j’en ai une » qui n’ pas de raisons d’être plus mauvaise que les autres puisque, à la fin des années 90 j’ai été le re-découvreur / inventeur de l’importance  de l’idée et surtout de ce que l’expression doit absolument  recouvrir pour qu’elle ait un potentiel pédagogique positif. Or, malgré toutes les mises en garde que j’ai pu faire sur une vingtaine d’années, j’ai du mal à retrouver « mon interprétation », qui était pourtant fort explicite, dans la majorité des articles ou études publiées sur le sujet. Je profite donc du petit remous médiatique actuel pour clarifier quelques questions et éviter, autant que faire se peut, que cette orientation initiale de l’enseignement du comptage et du calcul, extrêmement positive si elle est bien définie et menée, se transforme soit en son contraire soit, au mieux, en gadget pédagogique. Ce texte est surtout destiné à ceux qui abordent pour la première fois la question des « quatre opérations en CP » mais s’il comporte donc quelques redites, le lecteur pourra y trouver quelques nouveaux éléments d’analyses.


Prélude  Une fausse évidence : Le comptage, ABC du calcul.
I) Un positionnement (in)volontairement positif de la commission ?
II) L’enseignement simultané du comptage et du calcul
     A)  De la nécessité d’enseigner simultanément la numération (ou le comptage)  et le calcul,
     B) Du danger de faire le contraire, c'est-à-dire de faire du comptage l’ABC du calcul
III) Il faut les quatre opérations en GS
IV) Un enjeu fondamental actuel, historique et mondial : « Calcul intuitif » de Ferdinand Buisson et W.  Grube
V) Intermède : langue de bois, éléments de langage et autres logorrhées administratives 
VI) Lectures dans le marc de café pédagogique
     A) JDD
     B) Le Monde
La suite est à : http://micheldelord.info/nt-07.pdf
Bonne lecture
MD

jeudi 18 janvier 2018

Des programmes et du Conseil Supérieur des Programmes - Il y a CSP et CSP !

Images des maths : Le débat du 18, Janvier 2018.
Note technique 06 pour la Commission Torossian/Villani


La « question centrale de l’enseignement » est en France doublement  la question des programmes.

En général  la qualité des programmes est le facteur déterminant pour avoir un « bon système d’instruction », une autre manière de le dire étant que le contenu prime sur la méthode. Cette position est certes défendue en France par le seul GRIP mais on doit rappeler que c’est la préconisation centrale pratiquée dans « la méthode de Singapour »  et défendue par le TIMSS depuis le début des années 2000 notamment dans l’article publié par l’AFT (American Federation of Teachers) intitiulé «  A coherentcurriculum : the case of mathematics ». C’est la principale conclusion que le TIMSS tire de l’enquête mondiale faite en  1996, enquête que la France  avait abandonnée précipitamment au vu du caractère catastrophique des premiers résultats obtenus : ceci expliquant probablement en partie que le MEN n’ait jamais vraiment communiqué  sur cette caractéristique d’un bon système scolaire et qu’il continue apparemment à agir de même puisque l’on ne peut pas dire que le monde éducatif officiel réclame à grands cris que la définition des programmes ait un rôle cental.

Ce qui selon le TIMSS caractérise un bon programme est, d’abord 
- sa cohérence, c'est-à-dire la définition précises des prérequis pour passer d'un niveau au niveau suivant et la complémentarité des programmes de chaque matière.
- sa compacité : un programme est d'autant plus efficient qu'il comprend pour un niveau donné un nombre raisonnable de nouvelles notions sous réserve qu’elles soient étudiées de manière suffisamment approfondie. La caractéristique d'un mauvais programme est, au contraire, pour chaque niveau, d’aborder un nombre important de notions traitées de manière superficielle, l'étude de chaque notion s'étendant sur un très grand nombre d'années. Il est étendu mais sans profondeur : « A Mile Wide, an Inch Deep. »
Or, comme nous le verrons infra les programmes français ne sont, en ce sens, ni compacts ni cohérents.
Si les programmes ont vraiment un rôle déterminant dans la qualité d’un système scolaire et si les programmes français sont déficients, il faut les réécrire. Mais l’on verra que  le fait que la réécriture soit indispensable n’entraine pas que ce soit LA tache immédiate : il existe un certain nombre de prérequis indispensable pour que cette réécriture ne soit pas un échec, prérequis qui n’ont justement pas été respectés lors des réécritures récentes des programmes depuis au moins 1997 ; pour le dire vite ces prérequis concernent ce que j’ai appelé les questions fondamentales disciplinaires.
Enfin, puisqu’il est question de programmes,  on est logiquement obligé d’aborder la question du rôle du CSP (Conseil Supérieur des Programmes)  et comme le dit le texte « Il y a CSP et CSP » car la nature et la fonction de celui-ci ne peuvent être les mêmes  si les programmes sont considérés ou non comme le facteur principal de la réussite scolaire et si l’on considère ou non que des programmes  cohérents et compacts sont indispensables.

Toutes ces questions et quelques autres sont abordées dans
« Des programmes et du CSP », Note technique 06 pour la Commission Torossian/Villani

mercredi 3 janvier 2018

Lettre d'Antoine Bodin : La DEP(P) à l'insu de son plein gré

Note technique 05a pour la Commission Torossian/Villani
Bonjour

Je connais Antoine Bodin depuis de nombreuses années et, « même si nous sommes loin d’être d’accord sur tout »,  j’apprécie non seulement les capacités d’analyse qu’il a montré lorsqu'il a eu des positions de responsabilité aussi bien pour PISA et TIMSS qu’au sein du Conseil national des programmes, mais je l'apprécie encore plus pour le non conformisme dont il fait preuve.

Après avoir publié « CQFD : Libérez-nous de tous les enfants légitimes de la technocratie… » – texte non conformiste qui traite d’évaluation –, j’ai pensé à l’envoyer pour avis à Antoine Bodin.
Celui-ci a non seulement répondu mais l’a fait sous une forme publiable. C’est le texte que vous trouverez infra.
Il y mentionne l’existence depuis les années 80 d’au moins deux évaluations dont les résultats «déjà bien en deçà des attentes »  étaient fâcheux pour l’APMEP ou quelques secteurs du pouvoir, ce qui a abouti soit à leurs non publications soit, comme le dit Antoine avec un brin d’humour, à ce que « les comptes rendus de l’évaluation ont été réduits au minimum et fortement édulcorés ».
Vous ne trouverez pas dans cet envoi les deux évaluations mentionnées ci-dessus mais nous les publierons sous peu avec un commentaire (supposé) adéquat. Nous publierons également le texte de 2004 « Alerte aux maths »  dont Antoine Bodin nous dit :
 « À ce propos j’évoquerais un texte que j’ai écrit en 2004 après 15 ans de conduite de l’observatoire EVAPM. Sortant de la réserve et de la prudence que je considérais devoir être de rigueur dans ce cadre, j’avais titré le texte « Alerte aux maths ? » le point d’interrogation laissant la porte ouverte à des interprétations et à des discussions variées. En fait l’APMEP pas plus que d’autres instances ont prêté beaucoup d’attention à ce texte, lequel, à ma connaissance n’a jamais été publié ».
Bonne lecture et encore merci à Antoine Bodin.
Cabanac, le 3 janvier 2018
Michel Delord

Cette introduction et le texte d'Antoine Bodin  sont à http://micheldelord.info/nt-05a_bodin.pdf

Dans le texte publié le 3 janvier 2018 et intitulé « Lettre d'Antoine Bodin : La DEP(P) à l'insu de son plein gré », on pouvait lire

Nous publierons également le texte de 2004 « Alerte aux maths »  dont Antoine Bodin nous disait donc :
 «En fait l’APMEP pas plus que d’autres instances ont prêté beaucoup d’attention à ce texte, lequel, à ma connaissance n’a jamais été publié ».

Vous pourrez donc lire le texte « Alerte aux maths » , dont le moins que l'on puisse en dire est que l'APMEP n'en a pas fait une large publicité. Il donne de nombreux éléments qui permettaient à un esprit même moyennement doué  de comprendre – contrairement à ce qui était claironné sur tous les toits des medias relayant « La Recherche », celle qui Montre indubitablement que ...–  que le niveau baissait.

Mais en fait pour utiliser la métaphore d’Antoine Bodin  « l’APMEP pas plus que d’autres instances » n’en ont déduit d’autres conséquences que la nécessité de casser le thermomètre comme  il le prévoyait depuis quinze ans maintenant :

Avec un peu de chance, EVAPM disparaîtra rapidement et tout espoir de comparaison sera englouti avec. Cela arrangera bien du monde et toutes les autruches qui préfèrent garder la tête dans le sable plutôt que d’affronter la vérité ou ce que l’on peut en percevoir.

Il y a encore deux évaluations, ‘dont les résultats n’ont pas été publics’, à publier mais entre-temps, vous pouvez toujours
- monter un comité de soutien aux autruches qui, même si elles gardent la tête dans le sable – ce qui est idiot mais personnel–, ne font jamais ce qu’ont fait et de manière continue  « l’APMEP et d’autres instances», c'est-à-dire travailler intensément à mettre la tête des autres dans le sable…  
- consulter le site extrêmement riche d’Antoine Bodin https://antoine-bodin.com/ , et dont la lecture a été grandement facilitée par la récente mise à jour des liens.
Bonne lecture. MD